03/05/2015

Avant-Propos

Je n'aime pas les fan fics avec des ship trop hasardeux ou tirés par les cheveux. Quand un film ou un univers en général me plaît, j'aime à m'imaginer vivre les mêmes aventures que mes personnages favoris. C'est pour ça que j'ai créé Stella. Stella est une jeune fille qui aurait pu appartenir au monde de J.K Rowling, elle n'a rien d'extraordinaire, mais voici son histoire. J'espère que vous aimerez Stella et ce que j'en ai fait. Il s'agit de la deuxième version de la fanfic, que j'ai écrit à la base en 2009/2010, et qui laissait trop de zones d'ombres concernant les rapports avec l'histoire originelle et beaucoup trop d'imprécisions. Je ne me suis pas retenue d'offrir à Stella des choses qui me plaisent de l'univers quotidien des sorciers, comme un elfe de maison ou le fait qu'elle soit douée en potion, à défaut d'avoir créé une véritable héroïne. J'ai arrangé l'histoire à ma sauce PotterHead, en choisissant qui pouvait mourir et qui ne pouvait pas, parce que comme tout le monde j'ai eu trop de peine et/ou trouvé ça injuste. J'ai également apporté des interprétations ou versions concernant certaines choses du monde magique dont je n'ai pas trouvé d'explications après plusieurs recherches. Pourquoi Insémination de Galactica ? Parce que Stella s'incruste parfaitement dans le décors. L'histoire quasiment reste la même, les personnages principaux aussi. Ce ne sont que des bribes de sa mémoire, un témoignage de ce qui s'est passé, de 1989 à 2012.


1978 / 1987 - Loutry-St-Chaspoule

La génération de la fin des années soixante-dix est prise entre la période paisible de la fin de la première Grande Guerre contre le Seigneur des Ténèbres et la naissance du Survivant. Nous avons été épargné en quelques sortes, c'est du moins ce que nous avions cru durant une bonne partie de notre enfance, avant que tout ne recommence. Je m'appelle Stella, Stella Samuelle Galactica. Je suis une enfant de cette génération. Je ne pourrais vous témoigner l'arrivée de la deuxième Grande Guerre Magique que grâce à mon vécu. Je pourrais vous parler de tout ce qui est arrivé, à commencé par mon histoire personnelle : Je suis née au mois de février, dans le petit  village de Loutry-St-Chaspoule où habitaient mes parents, dans une maison qui ressemblait à un laboratoire moldu ultra moderne que mon père avait baptisé Le Repère. C'était une maison avec un haut dôme muni d'un télescope inspiré de ce dont se servent les moldus pour regarder les étoiles. Mon père n'a eu aucun mal à concevoir de pareils engins : Lui et ma mère sont tous les deux nés de parents moldus. J'ai donc toujours vécu avec ces deux cultures qui s'entrecroisaient parfaitement. Jusqu'à mes onze ans, j'ai été scolarisé dans l'école moldu la plus proche de notre village. Ma petite sœur Mia, eu le droit à la même éducation, bien qu'elle n’eut pas la même enfance que moi. Nous avons cinq ans d'écart, et elle était bien trop petite pour se souvenir de notre père. Notre famille a connu un drame qui étonna tout le monde, puisqu'il s'était déroulé à une époque où nous ne soupçonnions plus que cela puisse se reproduire.

            En 1987, un soir où ma mère préparait le dîner. J'avais neuf ans et je jouais avec ma petite sœur dans le salon. Comme à notre habitude, on pouvait entendre de l'atelier de mon père des clic et des "plops" sonores. Papa travaillait au Ministère de la Magie, au service des Langues de Plomb. Ma mère elle-même ne savait pas en quoi consistait son travail. Les missions et tâches des Langues de Plomb étaient contraintes de rester secrètes. Ma mère acceptait tout cela, parce qu'elle aimait mon père depuis bien des années et parce qu'elle savait qu'il ne mettrait jamais sa famille en danger. Du moins c'est ce qu'il tenta de faire. L'heure du dîner approchant, ma mère me demanda d'aller chercher papa pour qu'il nous rejoigne. Je sautais quatre à quatre les marches des escaliers avant de m'arrêter net devant la porte qui s'ouvrit toute seule. Papa était penché devant une table de travail sur laquelle on pouvait retrouver des tonnes de croquis, de calculs compliqués et de notes diverses, toutes écrites de sa main. Je tirais sur le pan de sa blouse de travail pour l’interpeller. Mon père avait les cheveux d'un noir de jais, frisés et une barbe en vrac, mal entretenue. Maman s'en plaignait souvent, mais au fond, elle aimait son côté inventeur fou. De toutes façons, tout le monde qui connaissait Miranda et Samuel Galactica n'imaginaient pas l'un sans l'autre.

« La ballade après dîner papa ? » Je demandai en sautillant presque sur place. Son regard concentré s'abaissa vers moi avant de s'attendrir en voyant mon visage innocent. Il acquiesça et me suivit pour descendre dîner. À la fin du repas, je m'étais dépêchée de mettre mes petites chaussures vernies pendant que ma mère allait coucher Mia. Mon père était penché vers Quizz, notre elfe de maison, avant que celui-ci acquiesce et disparaisse sous les ordres de mon père. À l'époque, je n'avais pas comprit ce qu'il lui avait ordonné et que cette ballade serait la dernière avant un long moment. Je n'avais fait que le suivre silencieusement. Mon père n'avait jamais été quelqu'un de très loquace, et j'adorais ça. Je pouvais lui raconter mes rêves loufoques et mes histoires à dormir debout, il se contentait de commenter, toujours d'une façon intelligible tout en restant subjectif à cause de son amour inconditionnel pour sa fille aînée. Mais ce soir là, pas d'histoires tirées par les cheveux, je me contentais de marcher, légèrement derrière lui, en lui jetant des regards inquiets. Mon père avait une main dans la poche de sa veste et je savais qu'il y serrait sa baguette. Il n'arrêtait pas de regarder à gauche, puis à droite, comme si nous étions suivit par quelqu'un. Ou plutôt quelque chose en l’occurrence. J'hésitais à demander, mais je me souviens que j'avais peur.

Mon père me rappela à l'ordre d'une voix douce mais impérative. « Reste près de moi Stella. » Je lui obéissais en trottinant pour le rattraper, tendant ma main vers lui pour tenir la sienne. Nous avions marché quelques minutes le long de la route principale, avant de nous enfoncer dans une rue où s'éparpillaient les terrains parfois habités par des maisons saugrenues et d'autres plus conventionnelles. Soudain, l'air était devenu plus froid. J'avais réajusté mon petit gilet noir d'un geste brusque avant de lever la tête vers mon père qui commençait à regarder autour de lui avec des mouvements vifs, cherchant la provenance de cette source d'énergie néfaste. Au loin, des silhouettes encapuchonnées, je m'en rappelle très bien. Mais ce dont je me souviens davantage, c'est de mon père me poussant sur le bord de la route d'un coup de main légèrement trop violent pour la corpulence d'une petite fille. Je m'étais écorchée les coudes et les paumes de mains au même moment où une raie manta argentée était sortie de sa baguette à la rencontre de ces silhouettes. Une fois le Patronus lancé, mon père s'était jeté près de moi pour me relever. « Je suis désolé Stella ma chérie, mais tu vas m'écouter très attentivement d'accord ? Tu vas devoir te rappeler de ce que tu dois dire à maman. Tu lui diras... » Il se tourna vers les silhouettes qui se débattaient contre la raie-manta avant de détourner de nouveau son attention vers moi. « Tu lui diras que je n'ai pas pu faire autrement, que j'ai fait ça pour vous protéger. Il ne faut pas que tu es peur, papa va revenir. Maintenant cours ! » Alors j'ai fait ce qu'il m'avait dit de faire. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense que si je ne l'avais pas écouté, il me serait arrivé malheur. Plus tard, j'apprendrais que papa avait fait cela pour brouiller les pistes, qu'il nous savait surveillés depuis des semaines et qu'il ne fallait pas qu'il change ses habitudes.

            Je courrais sans m'arrêter. Je savais que papa avait été emmené par ses silhouettes qui flottaient à quelques centimètres au dessus du sol. J'étais épuisée et les larmes coulaient toutes seules le long de mes joues, sans que je ne m'en rende compte. J'avais très peur et à cet âge là, on ne s'aperçoit pas forcément de la gravité des événements. Alors, je me répétais ce qu'il m'avait ordonné de dire à ma mère. Je devais lui dire qu'il avait fait ça pour nous protéger. Évidemment, j'étais assez dégourdie pour mettre cette histoire en rapport avec son travail et que nous n'aurions pas de réponses à nos questions. Pourquoi un Langue de Plomb disparaîtrait-il sans raisons apparentes ? Pourquoi personne ne le chercherait ? Parce qu'il est un Langue de Plomb et que les affaires des Langues de Plomb restent enfermé dans leur département, au Ministère de la Magie. J'avais tout simplement fini par perdre connaissance, lorsque j'étais passée devant le Terrier, une petite maison à l'allure défraîchie mais accueillante qui appartenait à la famille Weasley. C'est d'ailleurs Bill Weasley qui me trouva en revenant du village plus tard dans la soirée. Il m'amena à l'intérieur du Terrier et sa mère s'était occupée de moi. J'avais entendu quelqu'un appeler Quizz, notre elfe de maison, en sachant qu'il transplanerait à moi en quelques secondes. J'ai couché sur le canapé de leur salon, trop fatiguée pour rentrer à la maison, même lorsque maman avait été prévenu par Quizz et avait accourut au Terrier. Je me souvenais des enfants roux en pyjama, des caresses sur mon visage, mais pas des conversations.


Le lendemain, j'étais rentrée à la maison. Mon père avait été enlevé par des Détraqueurs corrompus, de mèches avec quelques partisans survivant de la première Grande Guerre contre le chef des Mages Noirs. Ces Détraqueurs ne pouvaient être interceptés parce qu'il est évidemment impossible d'interroger un Détraqueur. Parce qu'on ne savait pas où est-ce qu'ils avaient pu l'emmener, hormis à la prison d'Azkaban. Le Ministère envoya des hommes fouiller la prison : Rien. Ils n'abandonnèrent pas les recherches mais furent vite mis à l'écart par les Langues de Plomb qui avaient besoin de récupérer les travaux de mon père pour poursuivre leurs recherches. La disparition de papa avait affecté ma famille : Ma mère ne cessait de s'absenter de la maison pour rencontrer des anciens membres de l'Ordre du Phénix dont elle faisait partie lors de la Grande Guerre. Ma petite sœur Mia était sujette aux terreurs nocturnes et dormait avec moi dans mon lit plusieurs fois dans la semaine. Elle développa en grandissant une peur concernant la magie. Il fallut du temps pour lui donner envie d'aller à Poudlard. Et je fus un très bon exemple pour elle, puisque qu'à l'été 1989, je recevais ma lettre de fournitures scolaires de ma toute première année à l'école de sorcellerie. 


1989 – Le Repère

J'étais vêtue de mon uniforme de première année. Du haut de mes onze ans, je me tenais devant mon miroir en pied, dans ma chambre que nous avions emménagé dans la tour d'Astronomie de mon père. J'entendais ma sœur m'espionner derrière la porte. « Miaaaaa arrêtes ! » Elle ricana, ouvrit la porte pour de bon et entra dans ma chambre pour s'asseoir finalement sur le lit truffé d'oreillers des plus moelleux. Elle balançait ses petites jambes en faisant cogner ses talons contre les cartons de rangement qu'il y avait en dessous du lit. Elle s'empara de ma baguette flambant neuve, encore rangée dans son écrin. « Fais-attention. » Je prévenais en ajustant ma cravate. Elle était aussi noir que mes cheveux qui devenaient de plus en plus difficile à coiffer. Ils étaient lisses, mais indomptables et les pointes semblaient fourchues en permanence. Je soupirais en me regardant sous toutes les coutures. J'étais petite et frêle, les os saillants de mes clavicules cachés sous la chemise blanche de mon uniforme. Mia avait reposé ma baguette en y faisant attention, de peur de faire des bêtises avec. « C'est la mienne de toutes façons. Tu auras le droit à la tienne dans quatre ans. » J'annonçais en me retournant vers elle, avec un petit sourire aux lèvres. Elle fit la moue et voulut se cacher le visage dans un oreiller. Je l'écartais de sa petite tête entourée de boucles brunes pour plonger mon regard noir dans ses yeux ambrés. Commençant à la chatouiller, je savais comment faire pour prévenir ses états de panique. Elle finit même par émettre un « Possible. », ce qui était une victoire en soi.


Le soir, je terminais de vérifier ma valise avant que ma mère ne rentre de sa visite au professeur Dumbledore. J'avais laissé mon uniforme sur mon lit pour l'étaler en dernier dans la valise pour ne pas qu'il soit froissé, pendant que Quizz vérifiait la liste en cochant les fournitures figurant bien dans mes bagages. « Miss, tout est prêt il me semble. Vous devriez retirer votre baguette de son écrin. Vous aurez bientôt à vous en servir. » Je relevais la tête vers Quizz. Il était aussi jeune que moi. Mes parents l'avait récupéré d'un vieil ami de la famille qui avait fait entrer mon père au Ministère de la Magie et avec qui ils avaient combattu pendant la Grande Guerre. J'étais très attachée à lui parce qu'il avait été un grand confident de mon père, mais aussi mon tout premier ami. Je fixais ses gros yeux gris avant de hausser les épaules. J'aurais voulut que ce soit mon père qui m'encourage à prendre en main mon année, avec ce genre de petites phrases. « J'aurais voulut que tu viennes avec moi, qu'est-ce que je vais devenir sans toi ? » Je marmonnais avant de retourner à mon affaire. Quizz resta bouche bée et se faufila jusqu'à moi pour me serrer la jambe en une grosse étreinte, la plus grosse qu'il pouvait avec ses petits bras frêles en tout cas. Le soir, ma mère coucha ma petite sœur plus tôt que moi pour pouvoir s'occuper de mon bardas avec un peu plus d'attention. Assise en pyjama sur mon lit, je secouais mon faux Vif d'Or pour qu'il s'envole dans ma chambre. Maman entra en l'attrapant au vol. « Eh ! » Je lâchais, moitié agacée, moitié admirative. Elle eu un petit sourire malicieux avant de s'asseoir sur mon lit en mettant un bras autour de mon épaule. Je lui racontais alors ce que je racontais avant à mon père. Que j'avais fait un cauchemar où les professeurs étaient en fait des Détraqueurs déguisés et que Poudlard était en vérité rempli de cachots et de cellules de prison. Ma mère était une brave femme, vaillante et aimante. Elle m'expliqua le souvenir qu'elle avait de Poudlard à l'époque où elle était élève, les détails d'autant plus précis puisqu'elle y avait été le jour même. Elle avait parlé des tableaux qui parlent, des escaliers qui bougent, des cachots réservés à l'étude des potions, des sept étages au total, du stade de Quidditch, du lac et des salles communes accueillantes et chaleureuses. Du coup, j'ai écouté, pendant un long moment, sa description du château. Et j'avais fini par m'endormir au creux de son bras. Ma mère avait toujours fait en sorte que je ne regrette pas de ne pas avoir disparu le même jour que mon père. Alors pendant mon sommeil, pour que ce soit la première chose que je voyais en me réveillant, elle avait laissé un mot d'encouragement écrit par mon parrain, juste en dessous de ma baguette, retirée de son écrin, le tout posé sur ma table de chevet. 


1989 – Le Poudlard Express

Je connaissais déjà Londres. Parce que j'avais déjà été au Chemin de Traverse mais je connaissais également le monde Moldu. J'avais déjà été à la gare Kingcross, pour partir en vacances ou aller chez mes grands parents qui habitaient tous les quatre dans le Nord du pays. Mais je ne connaissais pas le Poudlard Express. Je suis ce qu'on appelle une Sang-Mêlé. Au deuxième degré. Mes parents sont évidemment tous les deux des sorciers, mais ils sont tous les deux nés de parents Moldus. C'est peut-être ce qui les a rapproché à l'école, mais c'est surtout une double culture qu'ils ont apporté à leurs enfants. Et cela explique aussi pourquoi est-ce qu'ils avaient participé à la résistance lors de la première Grande Guerre. Je connaissais le chemin, j'avais prit un chariot à l'aide de ma mère et de Mia. Remus, mon parrain et ami de mon père, n'avait pas pu venir à cause de la pleine lune de la veille. Je déposais ma valise sur le chariot avant d'entendre un hululement sonore qui provenait de derrière moi. Nous n'étions pas les seuls à nous rendre à la voie 9/4, évidemment. Une bande de sorciers, tous roux. Une petite fille sautilla jusqu'à Mia pour la saluer. Maman me donna un petit coup de coude en me rappelant qu'il s'agissait des Weasley. Je n'avais pas la mémoire des noms, mais j'avais eu surtout du mal à retourner les voir depuis la soirée de la disparition de papa. Je connaissais davantage les parents que les enfants, alors je leur adressais un bonjour polis mais discret. Je me dépêtrais avec mon chariot qui me semblait bien lourd, laissant ma mère discuter avec la troupe. Mais quatre mains vinrent rejoindre les miennes pour m'aider à pousser mon fardeau. Deux garçons de mon âge, parfaitement identiques, me firent le même sourire. Je leur rendit sans lâcher mon chariot. L'un retourna pousser le leur et l'autre m'aida avec ma besogne. Je n'ai jamais été quelqu'un de timide, mais je me trouvais en position de faiblesse. J'étais la gamine qui avait perdu son père, la fillette frêle, avec ses cheveux noirs comme la nuit et ses yeux sombres. J'étais intimidée parce que j'étais restée la nuit dans leur canapé, évanouie puis endormie et que je n'avais même pas eu l'amabilité de les remercier pour leur aide.

Mais comme je l'apprendrais plus tard, les jumeaux Weasley n'étaient pas du genre à juger à partir de ce genre de détails. Personne parmi les Weasley, n'avait eu pitié de la petite fille que j'étais, pas une seule seconde. « Stella c'est ça ? » Demanda le jumeau qui poussait mon chariot, qui me dominait de quelques centimètres, ce qui pour moi était déjà beaucoup. Je hochais la tête pour répondre. Il m'offrit un nouveau sourire alors que je faisais la grimace en voyant arriver la barrière de la voie 9/4. « Moi c'est George et mon frère c'est Fred. On va à Poudlard pour la première fois nous aussi. » Expliqua-t-il en se présentant par la même occasion. Je tournais la tête vers lui pour l'écouter, et il avait bien fait puisque nous avions passé tous les deux la barrière avant tout le monde, suivi de très près par Fred. J’eus un sourire surpris avant de le regarder puis il m'adressa un petit clin d’œil et me fit un coup de tête pour m'encourager à avancer. Bientôt, je retrouvais ma mère qui se penchait vers moi pour ajuster une barrette que j'avais dans les cheveux. Ceux-là étaient trop indisciplinés et la dite barrette était inutile. Elle secoua la tête en souriant et en me la retirant, laissant tomber une grosse mèche devant mon visage qu'elle chassa à l'aide de deux doigts. « Maman... » Je grognais en acceptant son baiser sur mon front malgré tout. Elle me sera dans ses bras et Mia accourut pour s'inviter à la fête. « Tu veux pas rester avec moi ? » Demanda-t-elle en baissant la tête, boudeuse. Je lui donna un coup de coude avant de lui chatouiller les côtes. « Je rentrerais peut-être à Noël ! Mais jusque là je te prête ma chambre. » Je lui répondais d'un clin d’œil complice. J'attendais que les jumeaux se décident de monter dans le train pour traîner ma valise. L'un de leur grand frère m'aida en la soulevant avec force dans le wagon. Je fis des grands signes de main à ma mère avant de me retourner. En compagnie de Fred et George, discutant des fonctions de l'énorme dôme qu'il y avait à la maison, nous avions choisi un wagon dans lequel il y avait un jeune garçon aux longues tresses africaines en train de lire une bande dessinée animée. C'était Lee Jordan, qui entrait aussi en première année.

      Le trajet c'était déroulé dans le calme, accompagné de discussions, de parties de cartes et d'une attente impatiente de la venue du chariot de confiserie dans le couloir du train. J'étais contente de ne pas me retrouver toute seule, bien que la solitude ne me pose pas particulièrement de problèmes. J'appréhendais tout de même Poudlard, et la question de la maison lors de la Répartition du soir me mettait mal à l'aise. Fred et George savaient d'avance qu'ils finiraient à Gryffondor, et Lee lui, hésitait entre Gryffondor et Poufsouffle. Je ne savais même pas dans quelle maison était mon père à Poudlard.


1989 – La Grande Salle, la répartition et les cachots

Je sautillais sur place en prenant appui sur les épaules des jumeaux pour voir devant nous. Lee ricanait en remarquant ma détresse quant à ma petite taille avant de me décrire la tête des autres élèves. Le professeur McGonagall nous fit entrer dans la Grande Salle qui me laissa sans voix. Celle-ci n'avait pas l'air si effrayante que dans mes cauchemars, et hormis les armures dans les couloirs, il n'y avait pas la trace d'une chaîne ou d'un boulet comme je le craignais. J'étais la première de nous quatre à prendre place sur le tabouret où McGonagall me mit le Choixpeau sur la tête. Je pensais très fort à Gryffondor, pas parce que je me sentais capable d'y aller, ni parce que j'en avais spécialement envie, mais surtout parce que j'espérais me retrouver avec les Weasley et parce qu'ils m'avaient tous parlé de cette maison-ci. Peut-être aussi parce que j'imaginais que mon père y était aussi par la force des choses, parce que mon oncle Remus et Monsieur Weasley y avait été. J'entendis un ricanement grave, un grognement intérieur comme un estomac en pleine digestion, avant que le chapeau magique ne s'exclame : « GRYFFONDOR ! » Je courrais à travers les tables pour rejoindre la mienne. Percy eu un petit sourire avant de se reconcentrer sur la Répartition, avec appréhension quant au sort qui serait celui de sa paire de frères. Lee s'assit en face de moi, et il fallut attendre encore un moment avant d'arriver à la fin de la liste, pour que Fred et George soient expédiés à côté de moi, à la table de la maison au lion.

Nous avions profité d'un copieux repas et du discours de Dumbledore qui nous fit part du règlement intérieur de l'école, qui me firent vaguement sourciller. Mais j'aimais l'allure de Dumbledore, qui me faisait penser aux sorciers de contes moldus, avec sa grande robe et son chapeau pointu brodé d'étoiles satinées. L'ambiance paraissait tout de suite plus chaleureuse, autrement plus chaleureuse que l’œil sévère de McGonagall où le regard fermé du professeur à sa droite, qui avait de longs cheveux noirs et luisants. Nous discutions des professeurs avec les garçons, dégustant les mets servit par la Grande Salle qui semblait dotée d'une sorte d'âme réconfortante. Mais quand on me parlait des Serpentards, de la Salle Commune dans les cachots et de la salle des potions, comme celle dont m'avait parlé ma mère ; l'envie de voir le tout de mes propres yeux me prenait aux tripes, si bien que je n'en fini pas mon dessert. Bien sûr, cela n'empêcha pas Lee de s'en charger pour moi. Lorsque nous eurent terminés, ce fût aux Préfets de nous conduire jusqu'à nos salles communes respectives. La notre se trouvait au septième étage. J'étais petite et discrète malgré ma masse de cheveux fous, alors, je me faufilais hors de la foule pour me glisser dans les cachots dont l'entrée se trouvait à la gauche des escaliers principaux. J'avais du mal à pousser la porte massive de ce sous-sol, mais je persévérais, en écrasant mes semelles contre le marbre du sol de l'entrée. Je me retrouvais propulsée dans un couloir à partir duquel plusieurs pièces se distribuaient. Peut-être des salles de classes ? Je frissonnais quant à cette possibilité, n'étant pas tout à fait séduite à l'idée d'avoir cours dans un tel lieu. J'ouvris la première porte qui confirma mes craintes. C'était une salle de classe, avec sur chacune des tables, des chaudrons de cuivre rudimentaires. J'entrais pour de bon, refermais la porte derrière moi pour regarder dans cette salle. Il y avait plusieurs ingrédients en bocaux, un tableau noir sur pieds, un tas d'outils pour écraser, découper, hacher les ingrédients des mélanges à venir. Je caressais tout du bout des doigts en faisant attention de ne rien faire tomber. C'était un endroit fascinant, et je commençais à me dire que finalement, peut-être que les potions avaient leur place dans ce cachot. Il y faisait sombre et frais, les ingrédients étaient bien conservés, et le silence était père de concentration. Je ressortais en prenant soin de refermer la porte derrière mois.


            Quand j'eu fermée la porte de l'entrée du cachot, et que je m'apprêtais à remonter les escaliers, je tombais sur ce professeur, qui me fit sursauter. Il était grand, mince, avec un nez crochu et de longs cheveux noirs. Il m’asséna un regard qui aurait pu me tuer s'il en avait eu le pouvoir. Je le fixais, prise de stupeur mais aussi parce qu'il m'impressionnait. « Que faites-vous ici ? » Me demanda-t-il en se penchant vers moi, menaçant. Je déglutis en essayant de trouver quelque chose à dire, avant que deux têtes rousses ne fassent leur apparition derrière le professeur. « Enfin tu l'as trouvé ! »  Me dit George en s'approchant de moi, désignant la poche de ma robe de sorcière. J'arquai un sourcil, pas bien sûr de ce qu'il voulait dire par là, mais je comprenais que je devais la fermer et les laisser faire. « Stella a perdu sa baguette dans la foule avant la Répartition, du coup on l'a aidé à chercher. » Expliqua Fred en levant la tête vers le professeur. J'acquiesçais la tête vers le maître des potions qui avait dévisagé au préalable les jumeaux. Il nous laissa partir après nous avoir fait subir un silence plutôt gênant. Je courrais jusqu'à la salle commune avec mes deux complices. En ouvrant le tableau de la Grosse Dame, je découvrais pour la première fois la salle commune. « Comment vous saviez que j'étais restée en bas ? » Je demandai aux jumeaux, redevable alors de m'avoir sauvée d'une punition certaine, qui plus est le premier jour de classe. Fred attrapa un Chocogrenouille qui traînait sur un guéridon et l'avala tout rond. « Tu t'es faufilée comme une souris mais ce n'est pas pour ça qu'on ne t'as pas vu ! Qu'est ce que tu cherchais ? » Je baissais la tête, n'osant pas avouer que j'avais chercher à savoir si mes cauchemars étaient vrais, même si au fond, j'étais bien rassurée après avoir vu cette salle de classe. George comprit qu'il s'agissait d'un sujet délicat, alors il dévia la conversation sur la Salle Commune en elle-même et les dortoirs, étant donné que je n'avais pas été présente lors de la présentation faite par les Préfets. Avant d'aller me coucher, je déposais un baiser sur les joues de Fred et George, pour les remercier d'avoir été si gentils avec moi. L'un écarquilla les yeux et l'autre eu un sourire en coin. « À demain ! » J'avais lâché, enthousiaste, avant de me coucher dans mon dortoir. Nous étions quelques filles de première année, dont Katie Bell et Angelina Johnson, avec qui je sympathisais très vite. C'était une fille qui s'était fait de jolies tresses africaines pour la rentrée, elle était toute fière mais un peu anxieuse quant au début des cours. J'aimais son tempérament vif qui pouvait s'apaiser en une fraction de seconde pour se concentrer ou pour se montrer empathique. Je me couchais dans mon tout nouveau lit à la couverture rouge brodée de dorure, et je soupirais, pas mécontente de ma rentrée. C'était une période où je pensais beaucoup à papa parce que j'étais frustrée de ne pas pouvoir lui raconter tout ce que je découvrais de semaines en semaines. Si cette frustration avait fini par se tasser, c'était notamment grâce aux jumeaux.