Je
n'aime pas les fan fics avec des ship trop hasardeux ou tirés par les cheveux.
Quand un film ou un univers en général me plaît, j'aime à m'imaginer vivre les
mêmes aventures que mes personnages favoris. C'est pour ça que j'ai créé
Stella. Stella est une jeune fille qui aurait pu appartenir au monde de J.K
Rowling, elle n'a rien d'extraordinaire, mais voici son histoire. J'espère que
vous aimerez Stella et ce que j'en ai fait. Il s'agit de la deuxième version de
la fanfic, que j'ai écrit à la base en 2009/2010, et qui laissait trop de zones
d'ombres concernant les rapports avec l'histoire originelle et beaucoup trop
d'imprécisions. Je ne me suis pas retenue d'offrir à Stella des choses qui me
plaisent de l'univers quotidien des sorciers, comme un elfe de maison ou le fait
qu'elle soit douée en potion, à défaut d'avoir créé une véritable héroïne. J'ai
arrangé l'histoire à ma sauce PotterHead, en choisissant qui pouvait mourir et
qui ne pouvait pas, parce que comme tout le monde j'ai eu trop de peine et/ou
trouvé ça injuste. J'ai également apporté des interprétations ou versions
concernant certaines choses du monde magique dont je n'ai pas trouvé
d'explications après plusieurs recherches. Pourquoi Insémination de Galactica ? Parce que Stella s'incruste
parfaitement dans le décors. L'histoire quasiment reste la même, les
personnages principaux aussi. Ce ne sont que des bribes de sa mémoire, un témoignage
de ce qui s'est passé, de 1989 à 2012.
Insémination de Galactica ♗
À lire : L'avant propos. Je suis une Potterhead parmi tant d'autres qui à force de rêvasser dans l'univers de J.K Rowling, a conçu un personnage. Ce personnage s'appelle Stella Galactica et peut vous permettre de vous laisser emporter un peu plus dans l'histoire.
03/05/2015
1978 / 1987 - Loutry-St-Chaspoule
La génération de la fin des
années soixante-dix est prise entre la période paisible de la fin de la
première Grande Guerre contre le Seigneur des Ténèbres et la naissance du
Survivant. Nous avons été épargné en quelques sortes, c'est du moins ce que
nous avions cru durant une bonne partie de notre enfance, avant que tout ne
recommence. Je m'appelle Stella, Stella Samuelle Galactica. Je suis une enfant
de cette génération. Je ne pourrais vous témoigner l'arrivée de la deuxième
Grande Guerre Magique que grâce à mon vécu. Je pourrais vous parler de tout ce
qui est arrivé, à commencé par mon histoire personnelle : Je suis née au mois
de février, dans le petit village de
Loutry-St-Chaspoule où habitaient mes parents, dans une maison qui ressemblait
à un laboratoire moldu ultra moderne que mon père avait baptisé Le Repère.
C'était une maison avec un haut dôme muni d'un télescope inspiré de ce dont se
servent les moldus pour regarder les étoiles. Mon père n'a eu aucun mal à
concevoir de pareils engins : Lui et ma mère sont tous les deux nés de
parents moldus. J'ai donc toujours vécu avec ces deux cultures qui
s'entrecroisaient parfaitement. Jusqu'à mes onze ans, j'ai été scolarisé dans
l'école moldu la plus proche de notre village. Ma petite sœur Mia, eu le droit
à la même éducation, bien qu'elle n’eut pas la même enfance que moi. Nous avons
cinq ans d'écart, et elle était bien trop petite pour se souvenir de notre
père. Notre famille a connu un drame qui étonna tout le monde, puisqu'il
s'était déroulé à une époque où nous ne soupçonnions plus que cela puisse se
reproduire.
En
1987, un soir où ma mère préparait le dîner. J'avais neuf ans et je jouais avec
ma petite sœur dans le salon. Comme à notre habitude, on pouvait entendre de
l'atelier de mon père des clic et des "plops" sonores. Papa
travaillait au Ministère de la Magie, au service des Langues de Plomb. Ma mère
elle-même ne savait pas en quoi consistait son travail. Les missions et tâches
des Langues de Plomb étaient contraintes de rester secrètes. Ma mère acceptait
tout cela, parce qu'elle aimait mon père depuis bien des années et parce
qu'elle savait qu'il ne mettrait jamais sa famille en danger. Du moins c'est ce
qu'il tenta de faire. L'heure du dîner approchant, ma mère me demanda d'aller
chercher papa pour qu'il nous rejoigne. Je sautais quatre à quatre les marches
des escaliers avant de m'arrêter net devant la porte qui s'ouvrit toute seule.
Papa était penché devant une table de travail sur laquelle on pouvait retrouver
des tonnes de croquis, de calculs compliqués et de notes diverses, toutes
écrites de sa main. Je tirais sur le pan de sa blouse de travail pour l’interpeller.
Mon père avait les cheveux d'un noir de jais, frisés et une barbe en vrac, mal
entretenue. Maman s'en plaignait souvent, mais au fond, elle aimait son côté
inventeur fou. De toutes façons, tout le monde qui connaissait Miranda et
Samuel Galactica n'imaginaient pas l'un sans l'autre.
« La ballade après dîner
papa ? » Je demandai en sautillant presque sur place. Son regard
concentré s'abaissa vers moi avant de s'attendrir en voyant mon visage
innocent. Il acquiesça et me suivit pour descendre dîner. À la fin du repas, je
m'étais dépêchée de mettre mes petites chaussures vernies pendant que ma mère
allait coucher Mia. Mon père était penché vers Quizz, notre elfe de maison,
avant que celui-ci acquiesce et disparaisse sous les ordres de mon père. À
l'époque, je n'avais pas comprit ce qu'il lui avait ordonné et que cette
ballade serait la dernière avant un long moment. Je n'avais fait que le suivre
silencieusement. Mon père n'avait jamais été quelqu'un de très loquace, et
j'adorais ça. Je pouvais lui raconter mes rêves loufoques et mes histoires à
dormir debout, il se contentait de commenter, toujours d'une façon intelligible
tout en restant subjectif à cause de son amour inconditionnel pour sa fille
aînée. Mais ce soir là, pas d'histoires tirées par les cheveux, je me
contentais de marcher, légèrement derrière lui, en lui jetant des regards
inquiets. Mon père avait une main dans la poche de sa veste et je savais qu'il y
serrait sa baguette. Il n'arrêtait pas de regarder à gauche, puis à droite,
comme si nous étions suivit par quelqu'un. Ou plutôt quelque chose en
l’occurrence. J'hésitais à demander, mais je me souviens que j'avais peur.
Mon père me rappela à l'ordre
d'une voix douce mais impérative. « Reste près de moi Stella. »
Je lui obéissais en trottinant pour le rattraper, tendant ma main vers lui pour
tenir la sienne. Nous avions marché quelques minutes le long de la route
principale, avant de nous enfoncer dans une rue où s'éparpillaient les terrains
parfois habités par des maisons saugrenues et d'autres plus conventionnelles.
Soudain, l'air était devenu plus froid. J'avais réajusté mon petit gilet noir
d'un geste brusque avant de lever la tête vers mon père qui commençait à
regarder autour de lui avec des mouvements vifs, cherchant la provenance de
cette source d'énergie néfaste. Au loin, des silhouettes encapuchonnées, je
m'en rappelle très bien. Mais ce dont je me souviens davantage, c'est de mon
père me poussant sur le bord de la route d'un coup de main légèrement trop
violent pour la corpulence d'une petite fille. Je m'étais écorchée les coudes
et les paumes de mains au même moment où une raie manta argentée était sortie
de sa baguette à la rencontre de ces silhouettes. Une fois le Patronus lancé,
mon père s'était jeté près de moi pour me relever. « Je suis désolé Stella
ma chérie, mais tu vas m'écouter très attentivement d'accord ? Tu vas
devoir te rappeler de ce que tu dois dire à maman. Tu lui diras... »
Il se tourna vers les silhouettes qui se débattaient contre la raie-manta avant
de détourner de nouveau son attention vers moi. « Tu lui diras que je
n'ai pas pu faire autrement, que j'ai fait ça pour vous protéger. Il ne faut
pas que tu es peur, papa va revenir. Maintenant cours ! » Alors
j'ai fait ce qu'il m'avait dit de faire. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense
que si je ne l'avais pas écouté, il me serait arrivé malheur. Plus tard,
j'apprendrais que papa avait fait cela pour brouiller les pistes, qu'il nous
savait surveillés depuis des semaines et qu'il ne fallait pas qu'il change ses
habitudes.
Je
courrais sans m'arrêter. Je savais que papa avait été emmené par ses
silhouettes qui flottaient à quelques centimètres au dessus du sol. J'étais
épuisée et les larmes coulaient toutes seules le long de mes joues, sans que je
ne m'en rende compte. J'avais très peur et à cet âge là, on ne s'aperçoit pas
forcément de la gravité des événements. Alors, je me répétais ce qu'il m'avait
ordonné de dire à ma mère. Je devais lui dire qu'il avait fait ça pour nous
protéger. Évidemment, j'étais assez dégourdie pour mettre cette histoire en
rapport avec son travail et que nous n'aurions pas de réponses à nos questions.
Pourquoi un Langue de Plomb disparaîtrait-il sans raisons apparentes ?
Pourquoi personne ne le chercherait ? Parce qu'il est un Langue de Plomb
et que les affaires des Langues de Plomb restent enfermé dans leur département,
au Ministère de la Magie. J'avais tout simplement fini par perdre connaissance,
lorsque j'étais passée devant le Terrier, une petite maison à l'allure
défraîchie mais accueillante qui appartenait à la famille Weasley. C'est
d'ailleurs Bill Weasley qui me trouva en revenant du village plus tard dans la
soirée. Il m'amena à l'intérieur du Terrier et sa mère s'était occupée de moi.
J'avais entendu quelqu'un appeler Quizz, notre elfe de maison, en sachant qu'il
transplanerait à moi en quelques secondes. J'ai couché sur le canapé de leur
salon, trop fatiguée pour rentrer à la maison, même lorsque maman avait été
prévenu par Quizz et avait accourut au Terrier. Je me souvenais des enfants
roux en pyjama, des caresses sur mon visage, mais pas des conversations.
Le lendemain, j'étais rentrée à
la maison. Mon père avait été enlevé par des Détraqueurs corrompus, de mèches
avec quelques partisans survivant de la première Grande Guerre contre le chef
des Mages Noirs. Ces Détraqueurs ne pouvaient être interceptés parce qu'il est
évidemment impossible d'interroger un Détraqueur. Parce qu'on ne savait pas où
est-ce qu'ils avaient pu l'emmener, hormis à la prison d'Azkaban. Le Ministère envoya
des hommes fouiller la prison : Rien. Ils n'abandonnèrent pas les recherches
mais furent vite mis à l'écart par les Langues de Plomb qui avaient besoin de
récupérer les travaux de mon père pour poursuivre leurs recherches. La
disparition de papa avait affecté ma famille : Ma mère ne cessait de
s'absenter de la maison pour rencontrer des anciens membres de l'Ordre du
Phénix dont elle faisait partie lors de la Grande Guerre. Ma petite sœur Mia
était sujette aux terreurs nocturnes et dormait avec moi dans mon lit plusieurs
fois dans la semaine. Elle développa en grandissant une peur concernant la
magie. Il fallut du temps pour lui donner envie d'aller à Poudlard. Et je fus
un très bon exemple pour elle, puisque qu'à l'été 1989, je recevais ma lettre
de fournitures scolaires de ma toute première année à l'école de sorcellerie.
1989 – Le Repère
J'étais vêtue de mon uniforme de
première année. Du haut de mes onze ans, je me tenais devant mon miroir en
pied, dans ma chambre que nous avions emménagé dans la tour d'Astronomie de mon
père. J'entendais ma sœur m'espionner derrière la porte. « Miaaaaa
arrêtes ! » Elle ricana, ouvrit la porte pour de bon et entra
dans ma chambre pour s'asseoir finalement sur le lit truffé d'oreillers des
plus moelleux. Elle balançait ses petites jambes en faisant cogner ses talons
contre les cartons de rangement qu'il y avait en dessous du lit. Elle s'empara
de ma baguette flambant neuve, encore rangée dans son écrin.
« Fais-attention. » Je prévenais en ajustant ma cravate. Elle
était aussi noir que mes cheveux qui devenaient de plus en plus difficile à
coiffer. Ils étaient lisses, mais indomptables et les pointes semblaient
fourchues en permanence. Je soupirais en me regardant sous toutes les coutures.
J'étais petite et frêle, les os saillants de mes clavicules cachés sous la
chemise blanche de mon uniforme. Mia avait reposé ma baguette en y faisant
attention, de peur de faire des bêtises avec. « C'est la mienne de
toutes façons. Tu auras le droit à la tienne dans quatre ans. » J'annonçais
en me retournant vers elle, avec un petit sourire aux lèvres. Elle fit la moue
et voulut se cacher le visage dans un oreiller. Je l'écartais de sa petite tête
entourée de boucles brunes pour plonger mon regard noir dans ses yeux ambrés.
Commençant à la chatouiller, je savais comment faire pour prévenir ses états de
panique. Elle finit même par émettre un « Possible. », ce qui était une victoire en soi.
Le soir, je terminais de vérifier
ma valise avant que ma mère ne rentre de sa visite au professeur Dumbledore.
J'avais laissé mon uniforme sur mon lit pour l'étaler en dernier dans la valise
pour ne pas qu'il soit froissé, pendant que Quizz vérifiait la liste en cochant
les fournitures figurant bien dans mes bagages. « Miss, tout est prêt
il me semble. Vous devriez retirer votre baguette de son écrin. Vous aurez
bientôt à vous en servir. » Je relevais la tête vers Quizz. Il était
aussi jeune que moi. Mes parents l'avait récupéré d'un vieil ami de la famille
qui avait fait entrer mon père au Ministère de la Magie et avec qui ils avaient
combattu pendant la Grande Guerre. J'étais très attachée à lui parce qu'il avait
été un grand confident de mon père, mais aussi mon tout premier ami. Je fixais
ses gros yeux gris avant de hausser les épaules. J'aurais voulut que ce soit
mon père qui m'encourage à prendre en main mon année, avec ce genre de petites
phrases. « J'aurais voulut que tu viennes avec moi, qu'est-ce que je
vais devenir sans toi ? » Je marmonnais avant de retourner à mon
affaire. Quizz resta bouche bée et se faufila jusqu'à moi pour me serrer la
jambe en une grosse étreinte, la plus grosse qu'il pouvait avec ses petits bras
frêles en tout cas. Le soir, ma mère coucha ma petite sœur plus tôt que moi
pour pouvoir s'occuper de mon bardas avec un peu plus d'attention. Assise en
pyjama sur mon lit, je secouais mon faux Vif d'Or pour qu'il s'envole dans ma
chambre. Maman entra en l'attrapant au vol. « Eh ! » Je
lâchais, moitié agacée, moitié admirative. Elle eu un petit sourire malicieux
avant de s'asseoir sur mon lit en mettant un bras autour de mon épaule. Je lui
racontais alors ce que je racontais avant à mon père. Que j'avais fait un
cauchemar où les professeurs étaient en fait des Détraqueurs déguisés et que
Poudlard était en vérité rempli de cachots et de cellules de prison. Ma mère
était une brave femme, vaillante et aimante. Elle m'expliqua le souvenir
qu'elle avait de Poudlard à l'époque où elle était élève, les détails d'autant
plus précis puisqu'elle y avait été le jour même. Elle avait parlé des tableaux
qui parlent, des escaliers qui bougent, des cachots réservés à l'étude des
potions, des sept étages au total, du stade de Quidditch, du lac et des salles
communes accueillantes et chaleureuses. Du coup, j'ai écouté, pendant un long
moment, sa description du château. Et j'avais fini par m'endormir au creux de
son bras. Ma mère avait toujours fait en sorte que je ne regrette pas de ne pas
avoir disparu le même jour que mon père. Alors pendant mon sommeil, pour que ce
soit la première chose que je voyais en me réveillant, elle avait laissé un mot
d'encouragement écrit par mon parrain, juste en dessous de ma baguette, retirée
de son écrin, le tout posé sur ma table de chevet.
1989 – Le Poudlard Express
Je connaissais déjà Londres.
Parce que j'avais déjà été au Chemin de Traverse mais je connaissais également
le monde Moldu. J'avais déjà été à la gare Kingcross, pour partir en vacances
ou aller chez mes grands parents qui habitaient tous les quatre dans le Nord du
pays. Mais je ne connaissais pas le Poudlard Express. Je suis ce qu'on appelle
une Sang-Mêlé. Au deuxième degré. Mes parents sont évidemment tous les deux des
sorciers, mais ils sont tous les deux nés de parents Moldus. C'est peut-être ce
qui les a rapproché à l'école, mais c'est surtout une double culture qu'ils ont
apporté à leurs enfants. Et cela explique aussi pourquoi est-ce qu'ils avaient
participé à la résistance lors de la première Grande Guerre. Je connaissais le
chemin, j'avais prit un chariot à l'aide de ma mère et de Mia. Remus, mon
parrain et ami de mon père, n'avait pas pu venir à cause de la pleine lune de
la veille. Je déposais ma valise sur le chariot avant d'entendre un hululement
sonore qui provenait de derrière moi. Nous n'étions pas les seuls à nous rendre
à la voie 9/4, évidemment. Une bande de sorciers, tous roux. Une petite fille
sautilla jusqu'à Mia pour la saluer. Maman me donna un petit coup de coude en
me rappelant qu'il s'agissait des Weasley. Je n'avais pas la mémoire des noms,
mais j'avais eu surtout du mal à retourner les voir depuis la soirée de la
disparition de papa. Je connaissais davantage les parents que les enfants,
alors je leur adressais un bonjour polis mais discret. Je me dépêtrais avec mon
chariot qui me semblait bien lourd, laissant ma mère discuter avec la troupe.
Mais quatre mains vinrent rejoindre les miennes pour m'aider à pousser mon
fardeau. Deux garçons de mon âge, parfaitement identiques, me firent le même
sourire. Je leur rendit sans lâcher mon chariot. L'un retourna pousser le leur
et l'autre m'aida avec ma besogne. Je n'ai jamais été quelqu'un de timide, mais
je me trouvais en position de faiblesse. J'étais la gamine qui avait perdu son
père, la fillette frêle, avec ses cheveux noirs comme la nuit et ses yeux
sombres. J'étais intimidée parce que j'étais restée la nuit dans leur canapé,
évanouie puis endormie et que je n'avais même pas eu l'amabilité de les
remercier pour leur aide.
Mais comme je l'apprendrais plus
tard, les jumeaux Weasley n'étaient pas du genre à juger à partir de ce genre
de détails. Personne parmi les Weasley, n'avait eu pitié de la petite fille que
j'étais, pas une seule seconde. « Stella c'est ça ? »
Demanda le jumeau qui poussait mon chariot, qui me dominait de quelques
centimètres, ce qui pour moi était déjà beaucoup. Je hochais la tête pour
répondre. Il m'offrit un nouveau sourire alors que je faisais la grimace en
voyant arriver la barrière de la voie 9/4. « Moi c'est George et mon
frère c'est Fred. On va à Poudlard pour la première fois nous aussi. »
Expliqua-t-il en se présentant par la même occasion. Je tournais la tête vers
lui pour l'écouter, et il avait bien fait puisque nous avions passé tous les
deux la barrière avant tout le monde, suivi de très près par Fred. J’eus un
sourire surpris avant de le regarder puis il m'adressa un petit clin d’œil et
me fit un coup de tête pour m'encourager à avancer. Bientôt, je retrouvais ma
mère qui se penchait vers moi pour ajuster une barrette que j'avais dans les
cheveux. Ceux-là étaient trop indisciplinés et la dite barrette était inutile.
Elle secoua la tête en souriant et en me la retirant, laissant tomber une
grosse mèche devant mon visage qu'elle chassa à l'aide de deux doigts. « Maman... »
Je grognais en acceptant son baiser sur mon front malgré tout. Elle me sera dans
ses bras et Mia accourut pour s'inviter à la fête. « Tu veux pas rester
avec moi ? » Demanda-t-elle en baissant la tête, boudeuse. Je lui
donna un coup de coude avant de lui chatouiller les côtes. « Je
rentrerais peut-être à Noël ! Mais jusque là je te prête ma
chambre. » Je lui répondais d'un clin d’œil complice. J'attendais que
les jumeaux se décident de monter dans le train pour traîner ma valise. L'un de
leur grand frère m'aida en la soulevant avec force dans le wagon. Je fis des
grands signes de main à ma mère avant de me retourner. En compagnie de Fred et
George, discutant des fonctions de l'énorme dôme qu'il y avait à la maison,
nous avions choisi un wagon dans lequel il y avait un jeune garçon aux longues
tresses africaines en train de lire une bande dessinée animée. C'était Lee
Jordan, qui entrait aussi en première année.
1989 – La Grande Salle, la répartition et les cachots
Je sautillais sur place en prenant
appui sur les épaules des jumeaux pour voir devant nous. Lee ricanait en
remarquant ma détresse quant à ma petite taille avant de me décrire la tête des
autres élèves. Le professeur McGonagall nous fit entrer dans la Grande Salle
qui me laissa sans voix. Celle-ci n'avait pas l'air si effrayante que dans mes
cauchemars, et hormis les armures dans les couloirs, il n'y avait pas la trace
d'une chaîne ou d'un boulet comme je le craignais. J'étais la première de nous
quatre à prendre place sur le tabouret où McGonagall me mit le Choixpeau sur la
tête. Je pensais très fort à Gryffondor, pas parce que je me sentais capable
d'y aller, ni parce que j'en avais spécialement envie, mais surtout parce que
j'espérais me retrouver avec les Weasley et parce qu'ils m'avaient tous parlé
de cette maison-ci. Peut-être aussi parce que j'imaginais que mon père y était
aussi par la force des choses, parce que mon oncle Remus et Monsieur Weasley y
avait été. J'entendis un ricanement grave, un grognement intérieur comme un estomac
en pleine digestion, avant que le chapeau magique ne s'exclame : « GRYFFONDOR ! »
Je courrais à travers les tables pour rejoindre la mienne. Percy eu un petit
sourire avant de se reconcentrer sur la Répartition, avec appréhension quant au
sort qui serait celui de sa paire de frères. Lee s'assit en face de moi, et il
fallut attendre encore un moment avant d'arriver à la fin de la liste, pour que
Fred et George soient expédiés à côté de moi, à la table de la maison au lion.
Nous avions profité d'un copieux
repas et du discours de Dumbledore qui nous fit part du règlement intérieur de
l'école, qui me firent vaguement sourciller. Mais j'aimais l'allure de
Dumbledore, qui me faisait penser aux sorciers de contes moldus, avec sa grande
robe et son chapeau pointu brodé d'étoiles satinées. L'ambiance paraissait tout
de suite plus chaleureuse, autrement plus chaleureuse que l’œil sévère de
McGonagall où le regard fermé du professeur à sa droite, qui avait de longs
cheveux noirs et luisants. Nous discutions des professeurs avec les garçons,
dégustant les mets servit par la Grande Salle qui semblait dotée d'une sorte
d'âme réconfortante. Mais quand on me parlait des Serpentards, de la Salle
Commune dans les cachots et de la salle des potions, comme celle dont m'avait
parlé ma mère ; l'envie de voir le tout de mes propres yeux me prenait aux
tripes, si bien que je n'en fini pas mon dessert. Bien sûr, cela n'empêcha pas
Lee de s'en charger pour moi. Lorsque nous eurent terminés, ce fût aux Préfets
de nous conduire jusqu'à nos salles communes respectives. La notre se trouvait
au septième étage. J'étais petite et discrète malgré ma masse de cheveux fous,
alors, je me faufilais hors de la foule pour me glisser dans les cachots dont
l'entrée se trouvait à la gauche des escaliers principaux. J'avais du mal à
pousser la porte massive de ce sous-sol, mais je persévérais, en écrasant mes
semelles contre le marbre du sol de l'entrée. Je me retrouvais propulsée dans
un couloir à partir duquel plusieurs pièces se distribuaient. Peut-être des
salles de classes ? Je frissonnais quant à cette possibilité, n'étant pas tout
à fait séduite à l'idée d'avoir cours dans un tel lieu. J'ouvris la première
porte qui confirma mes craintes. C'était une salle de classe, avec sur chacune
des tables, des chaudrons de cuivre rudimentaires. J'entrais pour de bon,
refermais la porte derrière moi pour regarder dans cette salle. Il y avait
plusieurs ingrédients en bocaux, un tableau noir sur pieds, un tas d'outils
pour écraser, découper, hacher les ingrédients des mélanges à venir. Je
caressais tout du bout des doigts en faisant attention de ne rien faire tomber.
C'était un endroit fascinant, et je commençais à me dire que finalement,
peut-être que les potions avaient leur place dans ce cachot. Il y faisait
sombre et frais, les ingrédients étaient bien conservés, et le silence était
père de concentration. Je ressortais en prenant soin de refermer la porte
derrière mois.
Quand
j'eu fermée la porte de l'entrée du cachot, et que je m'apprêtais à remonter les
escaliers, je tombais sur ce professeur, qui me fit sursauter. Il était grand,
mince, avec un nez crochu et de longs cheveux noirs. Il m’asséna un regard qui
aurait pu me tuer s'il en avait eu le pouvoir. Je le fixais, prise de stupeur
mais aussi parce qu'il m'impressionnait. « Que faites-vous ici ? » Me
demanda-t-il en se penchant vers moi, menaçant. Je déglutis en essayant de
trouver quelque chose à dire, avant que deux têtes rousses ne fassent leur
apparition derrière le professeur. « Enfin tu l'as trouvé ! » Me dit George en s'approchant de moi,
désignant la poche de ma robe de sorcière. J'arquai un sourcil, pas bien sûr de
ce qu'il voulait dire par là, mais je comprenais que je devais la fermer et les
laisser faire. « Stella a perdu sa baguette dans la foule avant la
Répartition, du coup on l'a aidé à chercher. » Expliqua Fred en levant la
tête vers le professeur. J'acquiesçais la tête vers le maître des potions qui avait
dévisagé au préalable les jumeaux. Il nous laissa partir après nous avoir fait subir
un silence plutôt gênant. Je courrais jusqu'à la salle commune avec mes deux
complices. En ouvrant le tableau de la Grosse Dame, je découvrais pour la
première fois la salle commune. « Comment vous saviez que j'étais restée en
bas ? » Je demandai aux jumeaux, redevable alors de m'avoir sauvée d'une
punition certaine, qui plus est le premier jour de classe. Fred attrapa un
Chocogrenouille qui traînait sur un guéridon et l'avala tout rond. « Tu t'es
faufilée comme une souris mais ce n'est pas pour ça qu'on ne t'as pas vu !
Qu'est ce que tu cherchais ? » Je baissais la tête, n'osant pas avouer que
j'avais chercher à savoir si mes cauchemars étaient vrais, même si au fond,
j'étais bien rassurée après avoir vu cette salle de classe. George comprit
qu'il s'agissait d'un sujet délicat, alors il dévia la conversation sur la
Salle Commune en elle-même et les dortoirs, étant donné que je n'avais pas été
présente lors de la présentation faite par les Préfets. Avant d'aller me
coucher, je déposais un baiser sur les joues de Fred et George, pour les
remercier d'avoir été si gentils avec moi. L'un écarquilla les yeux et l'autre
eu un sourire en coin. « À demain ! » J'avais lâché, enthousiaste, avant
de me coucher dans mon dortoir. Nous étions quelques filles de première année,
dont Katie Bell et Angelina Johnson, avec qui je sympathisais très vite.
C'était une fille qui s'était fait de jolies tresses africaines pour la
rentrée, elle était toute fière mais un peu anxieuse quant au début des cours.
J'aimais son tempérament vif qui pouvait s'apaiser en une fraction de seconde
pour se concentrer ou pour se montrer empathique. Je me couchais dans mon tout
nouveau lit à la couverture rouge brodée de dorure, et je soupirais, pas
mécontente de ma rentrée. C'était une période où je pensais beaucoup à papa
parce que j'étais frustrée de ne pas pouvoir lui raconter tout ce que je
découvrais de semaines en semaines. Si cette frustration avait fini par se
tasser, c'était notamment grâce aux jumeaux.
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